Le cinéma basque

Anne Marie GALE

C
  Montxo Armendariz
Montxo Armendariz.
inéma basque, cinéma en Pays Basque, Basques faisant du cinéma, les nuances ne sont pas moindres. Le cinéma basque doit-il être produit obligatoirement en Euskal Herria ? Peut-on affirmer que le film d’un réalisateur basque tourné à Madrid est basque ? Ou que tel autre, réalisé en terre basque par un étranger, porte bien le label du pays ? Le débat semble complexe.

Si notre pays ne manque pas de cinéastes, producteurs, directeurs artistiques, acteurs de talent, ce qui lui fait défaut, c’est une industrie du cinéma. Tous ces professionnels sont naturellement séduits par l’Espagne et la France plus dynamiques dans le secteur. Si le réalisateur Montxo Armendariz parvient à travailler de temps à autre dans sa Navarre natale, Alex de la Iglesia aura moins de mal à exercer son art à Madrid. “Le cinéma basque est celui produit par les gens d’ici et rien de plus. Je ne crois pas qu’une unité thématique existe, ni un style, ce qui à mon sens est positif, bien qu’il y ait une cohérence dans les climats, les personnages et le cadre géographique. Pour qu’un cinéma basque existe réellement, la présence de l’euskara dans les films est fondamentale, le parler conditionnant le rythme narratif de l’histoire”, tel est le verdict de Montxo Armendáriz dans les colonnes de la revue “El Periódico” en 1986, deux ans après la sortie de son célèbre “Tasio”, tourné en espagnol et couronné par une critique unanime.

Días contados  
Días contados, Imanol Uribe.
Dans les années 1980, le Gouvernement basque tente de promouvoir le cinéma basque, avec des sujets le plus souvent liés à la politique, l’actualité et le nationalisme. Le programme “Kimuak” est créé pour donner un élan à la diffusion des courts-métrages basques à travers le monde entier. Des noms comme Uribe (“El proceso de Burgos” - 1979, “Mikelen heriotza” - 1984, “Dias contados” - 1994), Armendariz (Tasio - 1984), Urbizu, Olea, émergent, mais hélas, la plupart quitte le pays dès les années 1990. C’est d’ailleurs à cette époque que de jeunes cinéastes basques commencent à se faire connaître du grand public comme Julio Medem, Bajo Ulloa, Kepa Sojo (El sindrome de Svensson) et le loufoque Alex de la Iglesia dans le cinéma duquel, beaucoup ne trouvent aucune identité basque. Côté Iparralde où la création cinématographique reste quasi inexistante, Jean-pierre Grasset tourne deux longs métrages, “Bat bi” en 1998 traitant du rock basque et “Lokarri” sorti sur les écrans en 2001 après sa mort, une fiction sur la pelote basque. Avec son dernier film, “Le cou de la girafe” filmé en partie à Biarritz, le Bayonnais Saffy Nebbou noue avec le cinéma français, non sans avoir réalisé, en 1998 et 2003, “Bertzea” et “Lepokoa” deux courts métrages en langue basque primés à travers le monde entier.

Dans son article “Le défi du cinéma basque”, Kepa Sojo quelque peu amer d’avoir quitté le Pays Basque, explique que tous les secteurs relatifs au cinéma basque, les décideurs, les acteurs culturels et politiques, le Gouvernement basque en tête, doivent tout mettre en oeuvre pour éviter l’exil des cinéastes par le biais d’aides et de subventions et par là même garantir le futur du cinéma en Pays Basque. Mais on note aujourd’hui une nouvelle impulsion dans la production en Hegoalde avec l’arrivée sur le marché de longs métrages comme celui du biscayen Koldo Serra,“Le bois des ombres (The backwoods)” réalisé en Guipuskoa et Navarre, une production internationale financée par la Grande-Bretagne, la France et Euskal Herria, avec des acteurs comme Gary Oldman, Virginie Ledoyen, Aitana Sanchez-Gijón... Ce film sera distribué dans le monde entier. Et dans un optique assez différente, les réalisateurs Telmo Esnal et Asier Altuna signent une oeuvre authentiquement basque, “Aupa Etxebeste !” avec des producteurs, techniciens, interprètes et participants... basques.

Julio Medem
Julio Medem.

Ainsi peut-on imaginer, grâce à ses ressources extraordinaires et à l’apport de cinéastes consacrés, un avenir certain pour le cinéma basque et conclure avec Kepa Sojo : “Le défi est dans l’air. La balle se trouve dans le camp du Gouvernement basque et des autres institutions. J’ai filmé “Le syndrome de Svensson” outre Euskal Herria, mais je réaliserai ici mon prochain film !”.

À voir ou à revoir :

El aire que respiro (2004/12) de Sara Bilbatua / Amuak (2004/9) de Koldo Almandoz / Ana y Manuel (2004/11) de Manuel Calvo / 7:35 de la mañana (2003/9) d’Ignacio Vigalondo / Ecosistema (2003/9) de Tinieblas González / Lepokoa (2003 / 23) Bertzea (2001) de Safy Nebbou / Las Superamigas contra el Professor Vinilo (2003/15) de Domingo González / El tren de la bruja (2003/17) de Koldo Serra / Frío sol de invierno (2004) de Pablo Malo / A los cuatro vientos (Lauaxeta) (1987) de José Antonio Zorrilla...

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