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Conference : L’art contemporain Basque au XXIème siecle (I / III)
Conference : L’art contemporain Basque au XXIème siecle (III / III)
En réaction contre la venue de Georges Bush à Paris, Gianni Motti est assis dans le public, les mains derrière le dos, il porte un sac sur la tête, faisant allusion aux prisonniers irakiens. Son intervention est stoppée au bout de huit minutes, lorsqu’il est délogé par le service de sécurit (Roland-Garros lors de la demi-finale des internationaux de France 2004 où en réaction contre la venue de Georges Bush à Paris, Gianni Motti est assis dans le public, les mains derrière le dos et porte un sac sur la tête, faisant allusion aux prisonniers irakiens semblent bien dérisoires.
Notons de plus que lorsque les artistes basques adoptent une position critique elle concerne un ailleurs et accompagne une réaction unanime de la part de l’opinion internationale (tous les médias ont critiqué les actes des militaires américains) et non un sujet beaucoup plus épineux sur l’ici, c’est-à dire sur le Pays Basque et l’Espagne nous voulons parler des tortures perpétrées à l’encontre des militants politiques basques par les forces de l’ordre du régime de Madrid. Attitude paradoxale que celle qui consiste à rechercher dans une forme d’exotisme une thématique critique. Alors que les visages tuméfiés des victimes de torture des militants de la gauche radicale de l’E.T.A tapissent les murs des villes du Pays Basque sud et noircissent les pages de nombreux journaux on ne peut que rester circonspect à la constatation d’une absence de traitement de cette thématique dans l’art contemporain basque.
Les raisons de cet oubli délibéré serait à rechercher soit du côté d’une mauvaise conscience chez les artistes d’appartenir à une société qui n’a pas réussie à éradiquer la problématique du terrorisme soit du côté d’une autocensure inhérente aux relations étroites qu’ils entretiennent avec les institutions publiques qui les consacrent en intégrant par des achats leurs ¦uvres dans des fonds publics ?
Photo: NJbandit.
Si tel était le cas, il nous faudrait conclure à la relativité de l’autonomie du champ artistique vis-à-vis d’un champ politique qui pourrait se définir comme un organe de légitimation devenue incontournable dans la course des artistes à la consécration sociétale.
Faudrait-il dans une autre perspective rechercher ce passage sous silence du côté de la définition même de l’artiste qui n’est plus tenu à une protestation politique ou sociale comme en témoigne la position d’un artiste comme LeWitt ? LeWitt déclare en effet : « En tant qu’artiste, il ne peut faire autre chose qu’être artiste. Il est asocial, et pas seulement antisocial. Le sculpteur, le peintre, dans le monde actuel, ne fait que suggérer par sa réaction sa protestation ». (Godfrey, 2003, p 190)
Force est de constater qu’à chaque fois que les artistes ont essayé de traité de l’épineuse thématique du terrorisme ils se sont attirés les foudres des associations et autres partis politiques défenseurs des victimes du terrorisme. L’exemple du travail de Clement Bernad est ici révélateur.
Pour appréhender les relations qu’entretiennent monde de l’art et réalité politique et sociale nous prendrons l’exemple de deux artistes (Clemente Bernad et Khuruts Begona) dont les ¦uvres ont marqué l’histoire de l’art contemporain au Pays Basque pour avoir fait polémique. Clement Bernad a exposé son travail au Musée Guggenheim de Bilbao en 2007 et Khuruts Begona devait exposer dans la salle Recalde de Bilbao en 2008 dans le cadre de l’exposition Ertibil mais son travail a été retiré juste avant l’ouverture au public.
La photographie comme document social est utilisée par Clemente Bernad dans des séries de commandes ‹comme Caracas (2003-2004), sur une grève contre le gouvernement de Chávez, ou La Mecque (La Meca, 2005-2006), sur une maison de retraite‹, ou d’initiatives personnelles comme Journaliers (Jornaleros, 1987-1992), Basque Chronicles (1997-2001) ou Grévistes de la faim (A tumba abierta, 2001), un reportage sur les prisonniers turcs d’extrême-gauche. Les photographies de Clemente Bernad permettent d’interroger les rapports qu’entretiennent production artistique et réalité sociopolitique, en d’autres termes nous nous demanderons qu’elle est l’influence d’un conflit sur la création artistique pour un producteur qui défend le rôle social du photojournalisme comme moyen de montrer la réalité nue sans en manipuler le message ni prétendre la transformer.
Il définit de la sorte sa pratique artistique : « Je fais de la photographie essentiellement dans ce but, pour comprendre d’autres styles de vies, de réalité, avec la photographie, j’essaye de comprendre le monde ». La série « Chroniques basque » présentée dans le cadre de l’exposition « Chacun à son goût » aborde le conflit politique que traverse le Pays Basque avec un regard observateur qui se refuse à en justifier ou à en condamner les causes et les conséquences. Il essaye simplement d’observer les vies des personnes impliquées dans un conflit extrèmement complexe du point de vue historique. L’exposition de ces photographies a fait polémique et l’association des victimes du terrorisme et le Parti Populaire ont demandé au conservateur du musée Guggenheim de retirer les photographies de sa production “Chroniques basque” comme en témoigne les documents tirés d’une revue de presse comme par exemple dans le journal El pais du 17 octobre 2007 : Le parti populaire et l’association AVT demandent dans cet article que soient retirées les photographies du Guggenheim pour offense aux victimes de l’E.T.A. L’oeuvre est constituée par une mosaique d’images en blanc et noir avec des scènes en relation avec le terrorisme.
El PP pedirá al Parlamento vasco que exija al Museo Guggenheim de Bilbao “la retirada inmediata” de la exposición fotográfica de Clemente Bernad, ya que, a su juicio, las imágenes suponen “una apología de los crímenes de ETA” y “resultan humillantes para las víctimas”. Por medio de una nota, el parlamentario del PP Santiago Abascal ha anunciado hoy que presentará una proposición no de ley en la que se insta a la Cámara vasca a pedir al museo bilbaíno que, “de acuerdo con las resoluciones aprobadas tras el Pleno Monográfico de las Víctimas del Terrorismo”, retiren las fotos del artista navarro.Según el PP, las obras “tratan de relativizar los crímenes de ETA, adoptan una falsa posición intermedia de equidistancia y suponen, en realidad, una apología y justificación voluntaria o involuntaria del terrorismo, al que en ningún momento se le denomina como tal”.La Asociación Víctimas del Terrorismo (AVT) ha exigido hoy al Guggenheim que retire la exposición ya que el contenido de sus obras resultan “altamente ofensivas para las víctimas”. A través de una nota, la AVT ha rechazado “la visión de la cruda realidad de la vida en la Comunidad autónoma Vasca” que presenta la colección de Bernad, que se exhibe dentro de una exposición colectiva con obras de 12 jóvenes artistas que han desarrollado su carrera profesional en el País Vasco. Ha esta denuncia se ha sumado el colectivo de víctimas del terrorismo del País Vasco, CoviteLas fotos de la polémica pertenecen a la serie Basque Chronicles, una de las cuatro que el artista presentó para la muestra del Guggenheim, y reflejan, por ejemplo, la imagen de una habitación de un cuartel de la Guardia Civil tras haber sufrido un atentado de ETA, el féretro de un militante de ETA con el anagrama de dicha organización y los enfrentamientos entre manifestantes de la izquierda abertzale con la Ertzaintza.Según la AVT, “el contenido de las imágenes expuestas es altamente ofensivo para las víctimas” y ha asegurado que el fotógrafo pretendía exhibir “una fotografía en la que se ve la radiografía del cráneo de Miguel Ángel Blanco con los impactos de las balas que le asesinaron”.
La polémique a aussi été reprise dans le journal anglais The Guardian qui reprend la même idée que je journal espagnol dans son édition du vendredi 19 octobre 2007 par Paul Hamilos au titre évocateur « Exhibition of Eta photos angers victims’ families » :
Photo: brittanyculver.
« Photographs depicting the Eta conflict in Spain’s northern Basque region that have gone on display at the Guggenheim museum in Bilbao have caused outrage among victims’ families, leading to calls for them to be withdrawn. The black-and-white images by photojournalist Clemente Bernad, entitled Basque Chronicles, have stirred up strong feelings, with the Association of Victims of Terrorism in the Basque Country and the conservative opposition People’s party (PP) demanding their withdrawal. Among the photographs is one of a man crying over the coffin of an Eta member at his funeral. The association, whose members include relatives of many of the 800 people killed in four decades of violent struggle for Basque independence, described the photographs as “highly offensive to the victims of terrorism”. The PP proposed a motion in the regional Basque parliament calling for the pictures to be removed, saying they were an “apology for terrorism”. The picture captions, which describe scenes of protests as being carried out by “Eta militants” or “militant supporters of independence” rather than “terrorists”, have also been criticised. The director of the museum, Juan Ignacio Vidarte, expressed his “surprise and sadness” at the reaction, saying that he had no intention of withdrawing them unless ordered to do so by a judge. He said Bernad had contacted the families of all those who appeared in the photographs to ask for their approval. The outcry has overshadowed what was meant to be a celebration of the 10th anniversary of the Guggenheim. The museum is credited with helping to revitalise the industrial city of Bilbao and the photographs were part of a series, To Each Their Own, celebrating contemporary Basque art ».
Polémique à laquelle répond le photojournaliste par cette phrase qui résume sa position :
« Argazkiak soilik argazki dira. Ez dira zintzoak ez eta gaiztoak ere » (C. Bernad).
« Les photographies sont seulement des photographies. Elles ne sont ni mauvaises (méchantes) ni sages (bonnes). »
Cette demande de décrochage de la part du PP et de l’association AVT des victimes du terrorisme de l’ETA est révélatrice des tensions perceptibles au niveau du domaine de l’art par temps de conflit politique. Elle informe quant aux limites de la production artistique dans un contexte de crise. Cette partie nous amènera à la seconde partie de la conférence qui interroge la liberté artistique par temps de conflit.